Quelles solutions face aux TOC ?
- Mathilde de La Codre
- 12 juil. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 avr.
Les TOC, ou Troubles Obsessionnels Compulsifs, sont caractérisés par des pensées obsédantes qui génèrent de la peur et de l’anxiété sur divers sujets. Les TOC font d’ailleurs partie des troubles de l'anxiété graves. Pour le patient, ces pensées deviennent la réalité.

Afin de diminuer ou faire disparaître ces obsessions, le patient met en place des rituels et des compulsions. Pour le cerveau, ces compulsions suggèrent l'existence d'un danger. Ces gestes répétitifs procurent un soulagement momentané, poussant le cerveau à les considérer comme bénéfiques et à les maintenir. Cependant, l'obsession revient avec encore plus de force, la peur persiste, et la compulsion devient automatique. Ces compulsions finissent par avoir des conséquences négatives, engendrant à leur tour de l’anxiété et de la peur, créant ainsi un cercle vicieux qui épuise le patient.
Mais rassurons-nous, il existe des solutions pour réduire et même faire disparaitre ces troubles obsessionnels Compulsifs. Cela peut passer par une thérapie que l’on peut à un traitement médicamenteux et du soutien social.
Le traitement médicamenteux
Tout d’abord, lorsque les TOC deviennent très fréquents et handicapants, un traitement médicamenteux peut être envisagé. Vous pouvez consulter votre médecin généraliste ou un psychiatre pour évaluer la situation et déterminer le médicament le plus approprié. Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) sont souvent prescrits car ils augmentent le niveau de sérotonine dans le cerveau, ce qui peut réduire les symptômes des TOC. Il n’y a aucune honte à prendre des médicaments : ils peuvent faciliter le processus thérapeutique.
Les thérapies (et surtout la TCC)
La thérapie la plus adaptée aux TOC est la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC), qui vise à modifier les pensées et les émotions associées aux TOC en retravaillant notre interprétation des événements.
La TCC agit de deux manières complémentaires :
Restructuration cognitive : Cette première étape consiste à identifier et à modifier les croyances irrationnelles et les pensées dysfonctionnelles liées aux TOC à travers des exercices adaptés.
Exposition avec prévention de la réponse (EPR) : Ensuite, cette technique expose progressivement le patient aux situations ou pensées déclencheuses des obsessions, tout en l'empêchant de réaliser ses compulsions. L'exposition est progressive pour rendre l'anxiété générée supportable. Il est recommandé de faire ces exercices accompagné d’un thérapeute.
En fonction de l'intensité des TOC, la durée de la thérapie peut varier.
La thérapie EPR pour les TOC se divise en quatre étapes clés :
Évaluation et éducation : Évaluer les symptômes du patient et fournir une éducation approfondie sur les TOC, établissant ainsi une base pour le traitement.
Modification des pensées automatiques : Identifier et remettre en question les pensées négatives et dysfonctionnelles du patient en utilisant des techniques de restructuration cognitive pour promouvoir des pensées plus réalistes.
Habituation cognitive : Réduire l'anxiété liée aux obsessions en supprimant progressivement les rituels compulsifs et en exposant le patient de manière prolongée aux pensées intrusives.
Exposition et prévention de la réponse (EPR) : Confronter activement le patient à des situations réelles qui déclenchent ses obsessions, tout en l'encourageant à s'abstenir de tout comportement compulsif, afin de tester et désamorcer les peurs associées.
Ces étapes aident progressivement les patients à surmonter leurs obsessions et compulsions, leur permettant de retrouver un contrôle significatif sur leur vie quotidienne.
En complément, la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) encourage les patients à accepter leurs pensées et émotions sans essayer de les changer, et à s’engager dans des actions en accord avec leurs valeurs.
L’hypnose peut également être utilisée pour réduire les pensées obsessionnelles et faciliter la modification des comportements.
Il peut aussi être bénéfique de travailler sur la source de l’anxiété, en explorant son histoire personnelle et son enfance. La psychanalyse peut alors être un outil pertinent.
Intégrer une association
Pour se sentir davantage soutenu et entouré, il existe des associations de soutien pour les personnes souffrant de TOC [1]. En participant à ces groupes, vous pourrez rencontrer d'autres personnes qui vivent avec ces troubles et qui sont en chemin vers la guérison. Ces rencontres offrent une occasion précieuse d'échanger des conseils, de recevoir du soutien et des encouragements. Partager ses défis avec d'autres peut grandement améliorer le moral, surtout lors d'une thérapie qui peut parfois être psychologiquement exigeante et épuisante.
Vous l’aurez compris, il existe des outils et moyens pour s’en sortir mais cela nécessite une réelle implication : rechercher un thérapeute adapté, avec qui vous vous sentez en confiance et prendre du temps pour se consacrer aux exercices du thérapeute.
Vous pouvez vous en sortir !
Comments